Au bonheur des dames
      de
          Julien Duvivier

 

FILM de 1929

 


 

 

Gaël Mevel : violoncelle


 

Au bonheur des dames (1929) est le dernier film muet réalisé par Julien Duvivier.

C’est aussi l’un des sommets de son œuvre toutes périodes confondues et peut-être son meilleur film.

Duvivier bénéficie de moyens considérables pour adapter, à l’époque contemporaine, le roman d’Emile Zola. Un soin particulier est apporté aux décors – signés par le futur réalisateur Christian-Jaque – et le film a également profité des espaces monumentaux des Galeries Lafayette. Au bonheur des dames affiche des les premiers plans son ambition symphonique en montrant l’arrivée d’une jeune provinciale dans la capitale, impressionnée par le rythme trépidant de la vie parisienne, les flux ininterrompus des humains et des machines. Sa fascination culmine avec la découverte d’un très grand magasin « au bonheur des dames » situé en face de la misérable boutique de son oncle, menacé de faillite et de fermeture à cause de la concurrence déloyale de Mouret, patron qui vent du luxe et du rêve pour tous en cassant les prix et en écrasant les petits commerçants.

Le capitalisme, le monopole et la spéculation sont présentés comme les agents inéluctables de la marche vers le progrès et de la transformation du marché mais aussi du paysage urbain. Si l’amour pour son employée humanise le grand patron, son ambition d’un nouveau Paris à l’architecture mégalomane et régi par le profit évoque les délires visionnaires de Métropolis.